Du pollen en pelote ? Pourquoi donc ce travail méticuleux de pattes à pattes – on dit même en plein vol – à constituer de petites boulettes de pollen ?
Et bien, cette prodigieuse poudre de fleurs est aussi la nourriture protéinée des larves d’abeilles.
Ce qui les distingue d’ailleurs fondamentalement des abonnées au barbecue, les guêpes, découpant de leurs mandibules un bout de saucisse pour leur progéniture.
Les abeilles, c’est sur les fleurs que tout se passe et non pas sur les tables.
Voilà donc la colonie d’abeilles en quête permanente de viande végétale. Il lui faudra, par exemple, 585 fleurs de trèfle blanc pour former une seule charge de pollen.
Et hop sur les poils, et hop sur les corbeilles et hop au nid. Pour cette seule colonie voltigent ainsi dans le ciel près de 5 millions de petites pelotes colorées chaque année*.
Mélangée au nectar, le pollen deviendra alors une bouillie larvaire, cette bouillie qui alimentera dans chaque alvéole le sort des nouvelles générations.
Quant aux éventuels pschht psccht phyto sanitaires, c’est donc bien du direct de la fleur à l’assiette de l’abeille. Pas encore sortie de son ventre de cire et pourtant déjà intoxiquée !
Mais si l’abeille sociale est spécialisée dans le transport de pollen en pelotes, d’autres abeilles, quant à elles, organisent la cargaison sous d’autres formats.
*Source André Pouvreau, Les insectes pollinisateurs
Crédit photo Apicool