Planter en automne c’est offrir aux plantes un environnement parfait pour bien s’enraciner et redémarrer plus vite au printemps : le sol est encore chaud après l’été, les pluies, régulières et les températures, douces.
Loin du stress hydrique de l’été et avant les premières gelées hivernales, les végétaux peuvent s’installer en douceur, développer des racines solides et gagner en vigueur pour mieux affronter les aléas climatiques à venir.
Et même sans plantation, cette saison est parfaite pour nourrir et protéger la terre : semis d’engrais verts, paillis de feuilles mortes, compost… L’automne est une saison clé au jardin. Voici tous nos conseils, rédigés en collaboration avec J’DEA, groupement de jardineries indépendantes composées de jardineries familiales, d’horticulteurs et de paysagistes passionnés du jardin.
Pourquoi planter en automne ?
Des conditions climatiques idéales
Après l’été, la chaleur emmagasinée dans le sol reste plusieurs semaines, créant un environnement parfait pour le développement du système racinaire des végétaux.
Pendant l’automne, et même en hiver tant que le sol n’est pas gelé, les racines se développent tranquillement en profondeur.
Cette activité souterraine rend les plantes plus robustes et mieux armées pour affronter, par la suite, la sécheresse, le froid ou les attaques de parasites.
Arbres, arbustes, vivaces et bulbes profitent ainsi d’un temps d’adaptation avant la grande phase de croissance printanière. Lorsque le gel s’installe, les végétaux entrent simplement en dormance, déjà bien installés.
Dès le retour des beaux jours, cette avance se traduit par une reprise vigoureuse, une floraison généreuse et une végétation équilibrée.
Contrairement au printemps, où la terre reste froide à la sortie de l’hiver et freine la croissance des jeunes racines, planter en automne donne aux végétaux toutes les chances de s’épanouir dans les meilleures conditions.
Des économies de temps et d’eau
Planter en automne, c’est aussi faire un geste pour l’environnement tout en allégeant son temps de travail au jardin !
Grâce aux pluies régulières, le sol conserve naturellement son humidité. De plus, les températures plus douces limitent l’évaporation de l’eau et le stress hydrique : inutile donc de multiplier les arrosages !
Vous économisez ainsi du temps, de l’énergie, tout en préservant cette ressource précieuse.
Autre avantage : à cette période, de nombreuses espèces sont proposées à racines nues. De 20 à 40 % moins chères que celles en conteneur et plus légères à manipuler, elles offrent aussi une excellente reprise.
Vendues sans contenant plastique, elles permettent de réduire les déchets et l’empreinte environnementale de vos plantations.
Les végétaux à racines nues représentent donc une solution économique et écologique.
En prime, le sol d’automne, plus souple (ni sec, ni gelé) et facile à travailler, rend les plantations plus simples et agréables à réaliser. C’est la saison où la nature et le jardinier travaillent main dans la main !
Quels végétaux planter en automne ?
Arbres et arbustes à planter en automne
Les arbres et arbustes structurent le jardin : ils créent du relief, délimitent les espaces et apportent ombre ou couleurs selon les saisons
Du côté des arbustes d’ornement, les possibilités sont nombreuses :
- Arbustes à feuillage caduc rustiques : amélanchier, physocarpus, cotinus, weigélia, seringat, saule crevette, buddleia, cornouiller, cognassier du Japon, lilas, forsythia, spirée ou hortensia.
- Arbustes au feuillage persistant : viorne, oranger du Mexique, photinia, eleagnus, euonymus, bambou sacré, escallonia ou pyracantha.
La plupart offrent de belles floraisons et attirent les pollinisateurs dès les premiers beaux jours.
C’est aussi le bon moment pour planter les arbres fruitiers tels que le pommier, le poirier, le cerisier, le prunier ou le noisetier.
Pensez aussi aux :
- Plantes et arbustes de terre de bruyère : azalées, rhododendrons, camélias, hortensias et érables du Japon. Ces espèces apprécient les sols acides et légers.
- Conifères : pins, sapins, thuyas et autres variétés persistantes
Pour réussir vos plantations, commencez par creuser un trou large et profond. Puis, mélangez la terre extraite avec du compost bien mûr ou un peu de fumier décomposé pour enrichir le sol.
Installez ensuite le plant en veillant à ce que le collet soit au niveau du sol, puis rebouchez délicatement et tassez légèrement. Arrosez abondamment, même s’il pleut, afin d’éliminer les poches d’air autour des racines.
N’hésitez pas tuteurer les jeunes arbres pour les aider à résister au vent le temps de leur enracinement.
Enfin, une fine couche de paillage au pied des plantes aidera à conserver l’humidité et à protéger les racines des premiers froids.
Les rosiers à racines nues
L’automne est la saison idéale pour planter les rosiers à racines nues. Installez-les de mi-octobre à fin décembre, et jusqu’au début du printemps si le sol n’est pas gelé.
Durant cette période, les rosiers sont en repos végétatif, ce qui favorise leur reprise une fois les beaux jours revenus.
Avant la plantation, il est conseillé de réhydrater les racines en les plongeant dans un seau d’eau pendant quelques heures. Vous pouvez également praliner les racines (les enrober d’un mélange d’eau, de terre et de compost) pour stimuler l’enracinement et protéger les tissus fragiles.
Installez le rosier dans une terre meuble et riche, idéalement au soleil, et veillez à ce que le point de greffe soit placé juste au niveau du sol.
Rebouchez le trou, tassez légèrement puis arrosez généreusement pour bien mettre les racines en contact avec la terre.
Pour éviter le froid hivernal, buttez le pied du rosier (en ramenant un peu de terre autour de la base) ou déposez un paillage épais.
Plantes vivaces et graminées
Les graminées ornementales comme les miscanthus, stipas, pennisetums, carex ou fétuques, apportent légèreté et mouvement au jardin.
Leur feuillage souple danse au moindre souffle de vent, et leurs épis gracieux illuminent le jardin tout l’hiver, même givrés de rosée ou de gel.
Les vivaces quant à elles, offrent une belle diversité de formes et de teintes, pour de magnifiques massifs. Pensez aux :
- heuchères aux feuillages colorés
- asters et rudbeckias aux floraisons tardives
- campanules
- géraniums vivaces
- lavandes
- sauges
- ou encore aux pivoines.
Installez vos vivaces et graminées dans une terre ameublie, bien drainée, enrichie de compost ou de terreau. Respectez les distances de plantation pour leur permettre de s’épanouir pleinement.
Après la mise en terre, arrosez généreusement, puis paillez le sol pour limiter les variations de température et protéger les jeunes racines du froid.
Les bulbes à planter en automne
Les bulbes font partie des incontournables du jardin, car ils assurent de belles floraisons sans entretien particulier. On distingue trois grandes catégories selon leur période de floraison :
- Les bulbes à floraison printanière comme les tulipes, narcisses, crocus ou muscaris, qui se plantent à l’automne,
- Les bulbes à floraison estivale, tels que les dahlias, glaïeuls, lis ou bégonias, que l’on met en terre au printemps,
- Et les bulbes à floraison automnale, comme les colchiques ou cyclamens de Naples, généralement plantés au printemps ou en été.
Les bulbes à floraison printanière sont aussi appelés “bulbes d’automne”, tout simplement parce qu’ils se plantent entre septembre et décembre.
Ils ont besoin du froid hivernal pour déclencher leur floraison : un phénomène naturel appelé vernalisation, indispensable à leur cycle de vie.
Plantez-les avant les fortes gelées. Enterrez-les à une profondeur équivalente à deux à trois fois leur hauteur, pointe vers le haut, dans une terre bien drainée.
Pour un effet naturel, disposez-les en petits groupes irréguliers plutôt qu’en rangées : cela crée un rendu plus harmonieux et champêtre.
Pensez aussi à combiner des variétés précoces, intermédiaires et tardives pour étaler les floraisons du cœur de l’hiver jusqu’à la fin du printemps !
Plantes grimpantes
Les plantes grimpantes sont idéales pour habiller un mur disgracieux, une clôture, une pergola ou même un vieux tronc d’arbre.
L’automne est une excellente période pour les installer, car le sol encore chaud et les pluies régulières favorisent la formation de racines solides avant l’hiver.
Parmi les plus appréciées, on retrouve :
- la clématite, élégante et florifère
- le chèvrefeuille au parfum délicat
- la bignone aux trompettes colorées
- ou encore le jasmin d’hiver, qui illumine la saison froide de ses petites fleurs jaunes.
Pour les zones ombragées, le lierre est une valeur sûre : persistant, rustique et décoratif toute l’année.
Choisissez un emplacement bien adapté à l’espèce : soleil ou mi-ombre selon les besoins. Puis, préparez une terre meuble, profonde et enrichie de compost.
Installez la plante à une vingtaine de centimètres du mur ou du support pour que les racines ne soient pas gênées par les fondations. Plantez légèrement en biais vers le support, rebouchez, tassez et arrosez généreusement.
Pensez à installer un tuteur, un treillis ou des fils de fer dès la plantation pour guider la croissance. Les premières semaines, arrosez régulièrement afin de favoriser l’enracinement.
Une fois bien installées, les grimpantes demandent peu d’entretien, si ce n’est une taille légère pour contenir leur vigueur et encourager la floraison.
Potager et plantes aromatiques
L’automne n’est pas une période de repos pour le potager ! C’est au contraire le moment idéal pour préparer les récoltes de la saison froide et celles du printemps à venir.
Vous pouvez planter ou semer de nombreux légumes d’hiver :
- ail,
- oignons,
- échalotes,
- fèves,
- pois,
- épinards,
- rhubarbe,
- navets,
- ou encore mâche.
Ces cultures rustiques supportent bien le froid et se contentent d’un entretien minimal. Les fèves et les pois semés en automne, par exemple, démarrent plus vite au printemps et produisent plus tôt que ceux plantés au printemps.
C’est aussi la saison idéale pour installer des plantes aromatiques vivaces :
- ciboulette,
- thym,
- sauge,
- romarin,
- estragon,
- persil,
- ou la menthe.
En s’enracinant avant l’hiver, elles résistent mieux aux périodes sèches et repartent en pleine forme dès les premiers rayons de soleil.
Comment prendre soin de son sol en automne
L’automne est aussi le moment idéal pour soigner et régénérer son sol. Un sol vivant, bien structuré, protégé, est la clé d’un jardin en bonne santé. Que vous plantiez ou non, quelques gestes simples suffisent pour améliorer durablement sa fertilité.
Travailler le sol avant les plantations d’automne
Avant toute plantation, la préparation du sol est une étape essentielle pour favoriser l’enracinement des végétaux et leur reprise au printemps. L’objectif est de créer une terre aérée, riche en matière organique.
Étapes clés de la préparation du sol
- Désherber manuellement ou mécaniquement pour éliminer les mauvaises herbes et éviter la concurrence avec les futures plantations.
- Ameublir le sol avec un bêchage léger ou un passage de fourche-bêche sur 20 à 30 cm de profondeur, sans casser toutes les mottes : cela facilite l’aération, le drainage et améliore la pénétration des racines.
- Préserver la vie du sol en évitant un travail trop profond, qui pourrait perturber la microfaune (vers de terre, champignons, bactéries) essentielle à la fertilité.
Apports organiques et amendements
Incorporez une couche de compost bien mûr ou de fumier décomposé (3 à 5 cm d’épaisseur), voire un paillis organique en surface selon la nature du sol. Ces apports nourrissent la vie biologique et améliorent la structure.
Adaptez les amendements à la texture du sol. Si celui-ci est :
- argileux, ajoutez du compost fibreux pour aérer,
- sableux, privilégiez les matières riches en humus pour retenir l’eau,
- calcaire, préférez les apports légèrement acidifiants (feuilles, terreau de feuilles).
Entretenir et nourrir le sol sans planter
Même sans nouvelles plantations, vous pouvez chouchouter votre terre et la préparer aux saisons suivantes.
Protéger le sol nu
Un sol ne devrait jamais rester nu, surtout en automne. L’exposition directe au froid, au vent et à la pluie entraîne tassement, érosion et perte de fertilité.
Protégez-le avec des feuilles mortes, du paillage végétal ou même les résidus de culture. Ces matériaux créent une couverture protectrice qui :
- nourrit la biodiversité du sol (micro-organismes, vers de terre),
- maintient l’humidité,
- améliore la structure et limite la battance due à la pluie.
Laissez ensuite le gel naturel achever le travail d’ameublissement pendant l’hiver. Au printemps, un simple griffage de surface suffira pour redonner au sol sa texture souple et prête à accueillir de nouvelles plantations.
Semer des engrais verts
Si aucune culture n’occupe la parcelle, semer des engrais verts est une excellente solution naturelle pour protéger et enrichir le sol durant l’hiver. Phacélie, moutarde, trèfle, seigle ou vesce sont particulièrement adaptés à cette saison.
Les engrais verts permettent de :
- Améliorer la structure du sol grâce à leurs racines qui ameublissent et drainent naturellement la terre.
- Enrichir la parcelle en matière organique, car une fois fauchées puis incorporées au printemps, ces plantes nourrissent la vie microbienne.
- Limiter l’érosion et le lessivage des nutriments sous les pluies hivernales, tout en freinant la pousse des mauvaises herbes.
Cette pratique, à la fois écologique et agronomique, prépare efficacement le terrain pour les futures plantations tout en préservant l’équilibre naturel du sol.
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